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Dossiers politiques

On prend les législatives de 2007 et on change les camps : à quelques sièges près, la gauche se retrouve avec le score de la droite après l’élection de Nicolas Sarkozy, ce qui implique que cette même droite enfile le costume d’opposant pour cinq ans minimum. Mais pour l’UMP il y a quand même l’ombre d’un camouflet, car le résultat est en dessous des défaites de 1997 (253 sièges) et 1988 (261 sièges).
Pour se rassurer, la droite peut encore dire qu’elle a évité le ras de marée de 1981, ne réussissant alors à sauver que seulement 150 sièges. Mais il est vrai que les temps ont changé et les habitudes électorales également, on retiendra donc que la majorité obtenue par le Président de la République est à l’identique de celle obtenue par son prédécesseur cinq années auparavant.
Rennes 67%, Montpellier 62,3%, Limoges 64,9%, Toulouse 62,5%, Nantes 61,5%, Poitiers 65,1%, Lille 62,3%, Besançon 59,3%, Caen 60,6%, Rouen 59,4%, Bordeaux 57,1%, et même Paris 55,6% et Lyon 53,1%... toutes les grandes villes ont donné à François Hollande une majorité inimaginable en ce pays il y a seulement dix ans. Et le score a bien sûr été confirmé aux législatives dès le premier tour.
Le constat est simple : c’est à partir du moment où les classes dites populaires quittent les grandes villes que celles-ci basculent à gauche. Paris a donné l’exemple, et toutes les autres suivent, y compris celles qui, de tradition ou historiquement, étaient des bastions du centre ou de la droite comme Lyon, Bordeaux, Toulouse, Caen, Strasbourg, Rouen et tant d’autres.
Une Fille de La Rochelle, un Thierry la Fronde du Pas-de-Calais chez « Paul Emploi », et un François-bis chevalier de la Manche du Béarn en panne de succès, à la recherche d’un dernier tube, serait-ce l’ultime épisode de « plus belles nos vies que les vôtres » saison 17 ? Sur la même vague destructrice, Ségolène Royal, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon risquent de disparaître des écrans radar de la sur- médiatisation.
Chaque jour nouveau apporte son lot de mauvaises nouvelles, principalement en provenance du sud de l’Europe. D’ici à quelques jours, la Grèce va se sentir moins seule avec le risque de faillites en cascade des banques espagnoles. Bankia, le quatrième établissement du pays plonge et fait plonger la bourse de Madrid, les autres vont suivre. Bankia a besoin de 23 milliards en urgence, mais cela risque de ne pas suffire quand on sait que la banque possède quelque 180 milliards d’actifs immobiliers toxiques issus de la bulle du même nom. Globalement, les banques espagnoles auraient urgemment besoin de 60 milliards, voici un scénario à la grecque qui se profile sud, sud-ouest, sud-ouest car la chute des banques espagnoles entraînera par effet de dominos celle des banques portugaises tant la frontière entre les deux pays est à ce point poreuse en matière économique.
Il faut « réorienter la construction européenne vers la croissance » nous a répété depuis le début de l’année le candidat Hollande. A partir du 15 mai, c’est le Président Hollande qui doit s’atteler à cette tache, tache « homérique » dirait le poète errant Mélenchon tout en scrutant les terrils depuis son piédestal d’agitateur rouge. Car la croissance par les déficits, voilà bien un truc qui va énerver « grave » la chancelière Merkel.
les sondages façonnent-ils l’opinion ?

A la fin des années 60, le législateur se posait déjà la question : « comment protéger la libre détermination du corps électoral d’une influence démesurée des sondages ? » A l’époque fut décrétée l’interdiction de la publication de sondages politiques une semaine avant un scrutin. En 2002, la loi changeait en faisant passer ce délai de restriction à un jour avant le scrutin. On se demande bien pourquoi, et 2002, souvenez-vous, c’est l’année où personne n’avait prédit la présence de Le Pen au second tour de la présidentielle.
On l’attendait impatiemment la phrase idiote, incongrue, déplaisante, elle n’a pas tardé et nous la devons à Harlem Désir, l’un des numéros deux du PS : « La République est de retour » lâchait-il aussitôt le résultat connu. En voilà un qui a beaucoup souffert depuis le départ de la République, obligé de se faire élire député européen depuis 1999 (parce qu’incapable de se faire élire autrement ?), et donc pourvu d’un très très gros salaire. On ne peut empêcher les gens sectaires de se faire entendre en ces moments-là.
« Le voici condamné à se fondre dans la gauche ou à mourir, il va devenir la petite monnaie parfois nécessaire pour faire un compte rond »
Comme lui il s’appelle François, comme lui il a dirigé le Parti Socialiste, comme lui il a choisi d’être un élu de la province, de la France profonde, et comme lui il sera peut-être, le 6 mai, Président de la République, le deuxième à représenter la gauche sous la 5ème République. Mais doit-il pour autant revendiquer un héritage apocryphe que même Lionel Jospin refusa à la fin des années 90 ?
Qui sont les électeurs de François Hollande, sont-ce ces victimes de la crise, chômeurs, salariés précaires, comme le Parti Socialiste aimerait nous le faire croire ? Absolument pas, du moins pas majoritairement, et on en trouve la preuve en consultant les résultats de nombre de villes.
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