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Un héritage apocryphe

25/04/2012
Comme lui il s’appelle François, comme lui il a dirigé le Parti Socialiste, comme lui il a choisi d’être un élu de la province, de la France profonde, et comme lui il sera peut-être, le 6 mai, Président de la République, le deuxième à représenter la gauche sous la 5ème République. Mais doit-il pour autant revendiquer un héritage apocryphe que même Lionel Jospin refusa à la fin des années 90 ?

 

Tout pareil

On l’a compris, François Hollande s’est mis à marcher dans les pas de François Mitterrand, il a pris la voix, les gestes, la posture sur les estrades de campagne, il ne manque que le chapeau et l’écharpe rouge. Mais ça va venir ! En fait, quel besoin a-t-il de sortir de la naphtaline ce passé que nous étions en train d’oublier ? On ne va quand même pas « de gaulliser » celui qui a traversé deux septennats pour son bon plaisir à la manière d’un roi sans couronne et qui nous a laissé quelques scandales fumeux dignes d’une république bananière.

Que ne dirait-on pas (de plus) si le Président actuel, déjà le plus critiqué et le plus insulté, y compris par la presse, souvenons-nous du « Président Voyou » d’un certain magazine, que ne dirait-on pas si, comme François Mitterrand, il avait dévalué trois fois en deux ans notre monnaie, fait couler un bateau de Greenpeace (vous aviez déjà oublié le Rainbow Warrior ?), manipulé de fausses affaires de terroristes du côté de Vincennes, laissé son parti tripatouiller des fausses factures d’Urba en Carrefour du Développement, fait entrer 35 députés du Front National à l’Assemblée en changeant la loi électorale dans ce seul but, fait racheter par une entreprise nationale, Alsthom en l’occurrence, l’entreprise d’un grand ami, Roger-Patrice Pelat, environ 50 fois son prix (110 millions pour une valeur des actifs de seulement 2 millions !), fait écouter plus de cent personnes dont des journalistes et une actrice célèbre (Carole Bouquet), logé sa fille et sa maîtresse durant deux septennats dans un 200 m² quai Branly avec personnel et surveillance policière, voyagé à travers le monde avec amis et célébrités aux frais du contribuable, instauré des plans de rigueur (des vrais) à chaque retour du printemps, fait grimper le chômage au-delà de 13%, et terminé ce parcours avec le suicide de son Premier Ministre un 1er Mai ?

Et sans jamais se faire traiter de « pétainiste » comme le Président actuel vient de l’être par des seconds couteaux du parti et un journaliste, alors que lui fut réellement et effectivement au service du Maréchal à Vichy, une belle décoration atteste même des services rendus.

Vous imaginez ce que ces talentueux gardiens de la morale politique pourraient dire si Sarkozy avait à son actif le dixième du palmarès de Mitterrand… palmarès ou héritage que revendiquent aujourd’hui François Hollande et Martine Aubry ?

Finalement, c’est bien 1981 que nous sommes en train de revivre, et comme l’avait fait Mitterrand après avoir battu Giscard, François Hollande a déjà positionné sa future posture en cas de victoire : « Je vais hériter d’une situation très difficile »… un truc qui lui fera bien cinq années d’excuses !

 

J. Nimaud

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