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Les vignobles sur la route de vos vacances

06/07/2012
Val de Loire, Savoie, Ardèche, Pyrénées, Pays Cathare, Champagne… quel hasard, nos plus grands vignobles se trouvent là où vous passez vos vacances. Alors, voici une sélection de vins que vous risquez de découvrir dans les semaines à venir, une première sélection, nous vous proposerons la suite de ce périple dans une semaine…

 

Ackerman… tranquille !

Le pape de la bulle (humour !) du Val de Loire aime aussi se la jouer tranquille du côté de Saumur, Chinon ou des Coteaux du Layon. En fait, la Maison Ackerman (à 49400 Saumur) présente cet été sa nouvelle collection de neuf vins tranquilles de Loire. Parmi eux, deux vins de Pays du Val de Loire, deux vins de cépages, deux blancs, un Chardonnay et un Sauvignon, ce dernier habillé d’une robe pâle, très exotique dans ses choix, avec une belle persistance qui laisse venir de la minéralité, un plan sûr pour un poisson grillé ou un fromage de chèvre b(3,60 € départ cave).

Nous ne verrons pas en détail les sept autres, tous en AOC, Sancerre, Coteaux du Layon, St-Nicolas de Bourgueil, Saumur, Rosé de Loire… pour nous arrêter sur les deux derniers : le Cabernet d’Anjou en rosé, ostensiblement fruits rouges ou bonbon anglais, un brin épicé ou poivré, un rosé qui plaira aux mets du Sud… très Sud même (3,95 €), et le rouge 100% Cabernet Franc, c’est bien le Chinon si cher à Rabelais, un « vrai vin d’hommes », un vin de soif et de table, fruité, avec des tanins juste là où il en faut (mais pas trop !), un rouge qui peut faire plaisir tout de suite, mais on pourra le garder quelques années en cave. Entre nous, on le verrait bien tâter du gibier vers le mois de novembre (5,50 €).

 

Quand Viognier rime presque avec été…

C’est le cépage des Côtes du Rhône septentrionales qui s’est mis à voyager cap au sud, et au passage il a choisi quelques villégiatures du côté de l’Ardèche, ce qui est logique car nous sommes encore en Côtes du Rhône et Côtes du Vivarais.

On dit que le Viognier rappelle le goût des abricots de Condrieu, là encore la remarque fait mouche puisque le Condrieu est issu de Viognier à 100%. 

Alors, Viognier – abricots même combat ? Tous ensemble !...

Et voici donc deux Viognier d’Ardèche bourrés de fraîcheur et d’épices, deux blancs que l’on aimera accommoder avec une cuisine indienne pourquoi pas, tiens, un poulet aux abricots !

« Duet 2010 » c’est son nom, il est proposé par la Maison Louis Latour à 07400 Alba la Romaine (encore un endroit à voir ABSOLUMENT). En fait, celui-là, il n’est Viognier qu’à 30%, c’est le Chardonnay qui dépasse, mais l’assemblage a quelque chose d’étonnant (détonnant ?). Aromatique et très sec, il rassemble sous sa bannière d’or la rondeur, la fraîcheur et la longueur. Il sera même de bonne compagnie à l’apéritif (5,80 €).

Quant au second Viognier, c’est un… Viognier, seul ce cépage a fait le job, il s’appelle « Viognier Paysage 2011 » d’UVICA Vignerons Ardéchois. C’est un blanc besogneux qui a grandi sur des coteaux et des terrasses des contreforts des Cévennes, il n’est pas « causeux » naturellement mais il saura vous parler très vite de fruit en fruit, là encore il y a de la rondeur et de la longueur. On nous le conseille avec un gratin d’écrevisses ou une poularde à la crème (5,65 €).

 

Son Altesse la Roussette

Bienvenue au cœur du vignoble le plus haut de France. Bon, la vigne n’a pas été plantée au départ des pistes, même si nous sommes en Savoie, mais les coteaux de la Roussette sont quand même sur le chemin des stations de la région.

Roussette et Altesse, car c’est le nom du cépage de cette appellation, un cépage qui serait arrivé chez nous au retour des Croisés. Pour la Roussette de Savoie, on retient officiellement quatre crus ou dénominations de villages, et parmi eux celui de Monthoux.  « Monthoux Fleur d’Altesse », c’est la Roussette de Savoie élevée par la Maison Jean Perrier et Fils (73800 Les Marches), un blanc plus doré que jaune, remarquablement complexe et subtil à la fois, on y trouve du citron, de l’orange confite, un soupçon de miel et de fruits secs, il est aromatique, vif, frais, on le dirait élaboré pour un tajine ou une tomme de Savoie évidemment (7,50 €).

Roussette de Savoie encore, celle de Philippe Grisard (73800 Crué), avec toujours cette même impression de fruits secs et fruits confits, un blanc rafraîchissant qui finira sur un murmure minéral très agréable, c’est discret mais déjà expressif. Et pourquoi pas préparer une sole meunière pour ce vin surprenant ? (5,80 €).

 

Sous les Oliviers

Ceux de Jean-Louis Denois (11300 Roquetaillade) qui élève deux vins « à part », un blanc qu’il dit lui-même « Loire du sud », et un rouge « Rhône nord ». Nous voilà bien avancés ! Il faut aussi comprendre la démarche de ce vigneron qui a du mal à s’éloigner de son « nid d’aigle » de l’Aude, passionné qu’il est par le travail de la vigne et l’ouverture vers d’impensables découvertes…

Les Oliviers rouge et blanc sont des vins d’assemblage. Classique pour le rouge, 85% de Syrah et le reste en Grenache, un rouge « Rhône nord » qui pourrait rappeler un Vin de Vienne ou un Saint-Joseph, il y a de ça… mais du reste également. En fait c’est du fruit agrémenté d’épices, un vin déjà « cuisiné » par le chef et qui vous conduira vers une conclusion réglissée. Une belle pièce de viande et un Saint-Félicien s’en souviendront longtemps (7,00 €).

Côté blanc, voici du complexe : Chardonnay à 62%, Chenin à 30%, et Muscat pour faire l’appoint, drôle de combine pour une triangulaire ! Mais quel coup de maître dans le verre, c’est bourré de gentillesse, ça vous sert de l’amande et du citron, de la pomme (il y en a aussi !)… disons pomme-coing, la robe est attirante comme un lingot de la Banque de France, on a envie de croquer et de boire, et surtout de sortir fruits de mer et crustacés : champion ! (7,00 €).

A noter que les vignes sont cultivées en bio depuis 2009.

 

Le vignoble toulousain devient grand

Ce n’était certes pas le plus connu de France il y a peu, mais depuis une dizaine d’années le vignoble toulousain de Fronton (au nord de Toulouse) s’est bâti une solide réputation de rouges de caractère, et il le doit en partie à ce cépage que l’on ne trouve qu’ici, la Négrette, cépage qui doit représenter au moins 40% de l’assemblage final et en être le plus important. On le dit « fort en gueule mais capable d’élégance », et c’est ma foi fort vrai ! On dit encore qu’il fut ramené en France par les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et c’est le pape viennois Calixte II qui mit le vignoble de Fronton sous sa protection au début du 12ème siècle.

Voici cinq Fronton, trois à 100% Négrette et deux vins d’assemblage, des vins commercialisés entre 3,50 € et 8,40 €, c’est dire si le rapport qualité-prix a tout son sens ici.

« A l’avenir 2010 » c’est le 100% Négrette du Domaine de Lescure (82370 Labastide Saint-Pierre),un vin issu de vignes du Tarn et Garonne au nord de l’appellation, c’est le Fronton typique avec des fruits mûrs qui semblent être restés sur l’arbre. Permettez-moi de vous dire que ces rouges sont de grands vins à petits prix (5,50 €), profitez-en car ça ne durera peut-être pas éternellement.

On va retrouver les mêmes sensations avec les deux suivants, celui du Château Joliet (31620 Fronton) « Clin d’œil 2010 », avec une belle structure tannique et quelques ornements épicés à la coda (6,30 €), et « La Négrette 2010 » du Château Viguerie de Beulaygue (82370 Labastide Saint-Pierre), encore plus cerises que les autres, plus réglisse, et toujours des tanins qui se sont changés avant de sortir, un vin limpide, ce Fronton est un modèle de savoir-vivre (8,40 €).

Deux Fronton en assemblage signés Comte de Négret proposés par Vinovalie – Cave de Fronton (31620 Fronton), un rouge et un rosé, le rouge est Négrette (60%), Cabernet Franc et Sauvignon. On parle de « vin gourmand » destiné à des repas simples, charcuteries, viandes grillées, mais qui laissera quelques bon souvenirs (entre 3,50 et 4,00 €). Le rosé a ajouté 10% de Syrah à l’assemblage précédent, on y retrouvera le fruit rouge, le gras, la fraîcheur, c’est un vin d’été qui s’inscrira pour un repas complet depuis l’apéritif, et on aura raison de lui faire confiance. Enfin, il faut absolument découvrir un rosé majoritairement Négrette, c’est aussi quelque chose d’unique (3,50 à 4,00 €).

 

Les Coccinelles du Gard

Dans ces colonnes nous vous avons présenté il y a peu le Château des Coccinelles (30390 Domazan), un domaine qui propose des vins certifiés agriculture biologique. Après le rouge, voici le trio au complet avec blanc et rosé.

Blanc 2011 100% Roussanne, un cépage vénéré dans les Côtes du Rhône septentrionales, et qui s’adapte à merveille sur les terres de l’extrémité sud de l’appellation. Nous sommes d’ailleurs en AOP Côtes du Rhône. Voici un blanc qui connaît l’histoire de l’agrume par cœur, il nous la raconte avec talent, et si l’habit ne fait pas le moine, celui de Coccinelles n’aura que l’élégance pour couturier. C’est le blanc frais, fruité et souple que l’on aime et que l’on engagera pour un tartare de saumon (7,00 €).

Château des Coccinelles rosé 2011 et un 50/50 entre Syrah et Grenache, pour un rosé qui met le fruit rouge en « une » de la robe aux arômes, c’est un vin très équilibré, avec de la rondeur, finalement il nous rappelle que c’est déjà l’heure de l’apéritif. N’est-ce pas ? (Entre 5,50 et 6 ,50 €).

 

 

 

 

Champagne Moutard

Ce premier voyage sur la route des vacances se terminera loin du Sud et de ses plages bondées, là où l’été se savoure autrement, là où le soleil est certes moins brûlant mais tout aussi chaleureux, là où la horde des vacanciers n’a pas le comportement… d’une horde envahissante ! Bref, nous sommes en Champagne.

Et c’est la Maison Moutard (10110 Buxeuil) qui reçoit pour nous faire découvrir deux cuvées, Extra Brut Blanc et Brut Nature Rosé, deux Champagnes dits « non dosés » (la quantité de liquide perdue au dégorgement sera remplacée par du vin de base).

Extra-Brut est un 50/50 Chardonnay et Pinot Noir issu de vendanges manuelles sur la Côte des Bar, c’est le Champagne sec et vif que l’on apprécie parce qu’il ne sort jamais sans un peu de souplesse, un Champagne franc qui rend au centuple ce que la terre lui a confié, un Champagne pour tout un repas (31,00 €).

Pour tout un repas lui aussi est partant, le Rosé Brut nature, Pinot Noir (55%), Chardonnay (30%) et vin rouge de Champagne pour compléter l’assemblage, également né en Côte des Bar, voici une véritable fabrique à bulles extra-fines qui servent d’ascenseur au bonbon anglais à dominante framboise, il a sans doute un profil plus féminin que le précédent, ce qui permet à chacun de trouver sa préférence (31,00 €).

 
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