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Les vignobles sur la route de vos vacances

20/07/2012
Voici le deuxième volet de ce périple à travers le vignoble français, celui que vous risquez de découvrir cet été sur le chemin de vos vacances, ou tout simplement sur votre lieu de villégiature. Et ce sera bien sûr pour vous l’occasion de déguster quelques bouteilles, avec modération toujours…

 

Première halte à Montlouis

Première étape près de la Loire, peut-être parce que vous avez décidé cette année de « faire les châteaux », voici Montlouis-sur-Loire, charmante bourgade dont le passé viticole remonte au Moyen-Âge, sans doute parce que Montlouis était un port important sur le fleuve. C’est ici qu’est né il y a pile cent ans Michel Debré, le père de notre Constitution et ex-Premier Ministre du Général, et c’est ici que l’on trouve le Chenin ou Pineau blanc, le cépage roi pour les blancs de la région.

L’AOC Montlouis-sur-Loire représente quelque 350 hectares bordés, certes par la Loire, mais aussi par la forêt d’Amboise et la ville de Tours. Et nous avons sélectionné quatre producteurs de cette Appellation à découvrir ABSOLUMENT si vous développez un amour secret pour les vins blancs secs et un brin minéraux.

Le « Clos de Volagné 2011 » nous est proposé par le domaine Clos de la Briderie (41150 Monteaux), un blanc à la pâleur ornementée de reflets verts qui nous démontre que la plus belle partie du calcaire se retrouve dans ces vins aux arômes fruités. Ceux qui apprécient un Sancerre abouti (pourtant né de Sauvignon), aimeront ce 100% Chenin sûr de lui et de son potentiel charmeur (7,60 € départ cave).

Peut-être davantage pêche blanche que pomme et coing, les temps forts du précédent, le Montlouis « La Nef des Fous 2010 » du Domaine Les Loges de la Folie (37270 Montlouis-sur-Loire) est à l’image de ce que l’on attend sur ce coin-là de la rive gauche de la Loire, des vins ronds et minéraux, des blancs qui ont l’élégance de nous avertir que tout se terminera quand même. On attend l’arrivée d’un bataillon de Saint-Jacques pour envisager une suite gourmande à cette… gourmandise faite d’or (12,00 €).

Du fruit, l’indispensable coing, un passage de truffes qui a laissé une empreinte sur le chemin qui mène au Chenin, voici la preuve d’une tendance haut de gamme, l’air est vif et le caractère rond, avec de quoi tenir un long moment en fin de bouche, voici l’excellence née au « confluant » des vallées de la Loire et du Cher, excellence élevée avec rigueur et sagesse par le Domaine François Chidaine (37270 Montlouis-sur-Loire), et que l’on appellera « Les Bournais 2009 ». Attention, potentiel de garde de dix à quinze ans (19,10 € départ cave).

Quatre Montlouis promis, voici le dernier, « Impression 2010 » de Gabrièle et Régis Dansault (37270 Montlouis-sur-Loire), là encore un modèle du genre déjà vu dans le quartier, du fruit, de la minéralité, de la vivacité et de la rondeur, à proposer en bonne compagnie juste pour le plaisir de boire un verre de vin blanc à n’importe quel moment de la journée. Demandez donc à Madame D’Estrées, favorite d’un certain Henri IV, née ici à Montlouis ? Elle vous dira « pas mieux » ! (9,00 €).

 

 

Un Cathare

Les inconditionnels d’Histoire et de belles histoires verront là l’occasion d’une petite balade dans le temps avec notre passage au Mas Amiel (66460 Maury) installé en dessous de ce « dé posé sur un doigt » qu’est la citadelle cathare de Quéribus, ultime îlot de résistance de la croisade contre les Albigeois au 13ème siècle.

De plus, Corbières et contreforts des Pyrénées cotisent pour le décor, tout est donc réuni pour une belle journée… Il ne reste qu’à déboucher « Notre Terre 2010 », un Côtes du Roussillon Villages élevé par le Mas Amiel, « le cru le plus précoce du domaine » nous dit-on, un assemblage en forme de triptyque Grenache noir, Carignan et Syrah, de la rondeur et du fruit rouge présentés en robe rubis tendance noire, voici un vin que nous avons trouvé charnu, puissant, avec des tanins qui ont bien appris du soleil et du vent, un rouge qui trouvera son harmonie en se pacsant avec un agneau. Un grand vin à seulement 14,00 € départ cave.

 

Et un Bordelais

Plus à l’Ouest, tout au bout avant de basculer dans l’Atlantique, il y a un château en Bordelais, celui que la famille Pagès a acquis il y a un peu plus de quarante ans, c’est le Château Fourcas Dupré (33480 Listrac Médoc), un domaine de 46 hectares en appellation Listrac Médoc. Voici le millésime 2009, « année lumineuse qui a révélé un millésime d’un grand raffinement, un millésime d’anthologie à Fourcas Dupré » nous explique Patrick Pagès. Quasiment équitablement partagé entre le Merlot et le Cabernet Sauvignon, ce rouge, à la parure d’un rubis abyssal, n’est jamais avare de ses arômes de fruits très mûrs, mais aussi d’épices et herbes sauvages, auxquels figues et pruneaux viendront apporter en dote la suavité nécessaire aux amateurs de douceur. Mais attention, nous sommes tout de même en présence d’un Bordeaux robuste, charnu, un vin apte à vieillir si besoin, un vin de viandes, civets et fromages (16,00 €).

 

Domaine de Courteillac

Restons dans le Bordelais, nous sommes au sud-est de Saint-Emilion, sur l’un des plateaux de l’Entre-Deux-Mers au Domaine de Courteillac, propriété de Dominique Meneret, par ailleurs négociant de grands crus de Bordeaux. Son millésime 2009 en Bordeaux Supérieur Rouge est un Merlot majoritaire (avec Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc) qui siéra à vos prochaines grillades et autres terrines de casse-croûte d’été. Voilà un rouge équilibré, plein de promesses, et dont le prix, 8,80 €, sera un atout indiscutable eu égard à ses qualités. Le Domaine Meneret-Audy est à 33000 Bordeaux.

 

 

  

 

 

 

 

En Languedoc


Un 100% Malbec en IGP d’Oc rouge présenté par la Cave Anne de Joyeuse (à Limoux), c’est un vin élevé 50% en fûts et 50% en cuves inox et issu de vignes plantées en Haute vallée de l’Aude… pas encore l’altitude qui fait tourner la tête, mais quand même une situation dominante entre 200 et 400 mètres. C’est le rouge que l’on dit habillé pour une soirée chocolat, donc peut-être un vin de dessert, mais qu’une grillade et un risotto n’effraieront pas. Son côté vanille-cacao nous avait un peu prévenu (6,50 €).

Nous étions dans l’Aude du côté de Limoux, nous y restons pour un rendez-vous au Château Ollieux Romanis (11200 Montséret) avec un autre rouge IGP, mais Pays de l’Aude cette fois-ci, « Lo Petit Fantet 2011 », la dernière création du domaine.

Le secret de cette cuvée gourmande est dans l’assemblage, « une base de Carignan, avec juste ce qu’il faut de Grenache noir, et ajouter un soupçon de Syrah ». Un classique me direz-vous ? Un classique certes, mais qui met le fruit au-dessus du reste, du fruit et de la fraîcheur. On évitera de le laisser chauffer sur la table. C’est le vin du moment, simple et généreux, le vin d’un repas… simple et généreux (8,00 €).

Après les rouges, un blanc, il sera Chenin et Colombard, avec 10% de Gros Manseng, voici l’IGP d’Oc 2011 du Domaine Ventenac (11610 Ventenac), l’occasion de traîner encore un peu dans ce beau département de l’Aude côté Cabardès cette fois-ci, ou plus précisément sur la carte (vous savez, l’ancêtre du GPS !) pile dans le corridor qui mène forcément à la mer entre les Pyrénées et la Montagne Noire. 

Ce blanc a de l’agrume dans son ADN, on le dira donc aromatique, il s’exprimera merveilleusement avec une cuisine exotique, mais attention, il est terrible dès l’apéritif ! (6,50 €).

 

On remonte, direction la Vallée du Rhône

Premier arrêt dans le Vaucluse avec vue imprenable sur le Ventoux et les délicates Dentelles de Montmirail, un endroit privilégié parce que le soleil y a sa résidence principale et sa résidence secondaire. Nous sommes à Rasteau où nous attend un rouge avec accent, le « Domaine de Pisan » en millésime 2007, majoritairement Grenache (avec Mourvèdre et Syrah) issu de vignes d’un âge moyen de 35 ans. Le rendement y est modéré on s’en doute, et le résultat ne pourra que séduire si on aime les rouges nés dans la chaleur de la terre et où le fruit rouge est un fumeur de Havane et un amateur d’épices. De quoi faire un vin charnu mais élégant, aux tanins réglissés, et qui aura beaucoup de mal à s’éclipser en fin de bouche. Proposé par Ortas – Cave de Rasteau  (84110 Rasteau), il est vendu 12,50 € départ cave.

Plus haut, quasiment dans le Nord, voici les collines de Tain avec rive gauche le Crozes-Hermitage, et rive droite, le voisin d’en face, le Saint-Joseph, deux rouges qui ne connaissent qu’une référence, la Syrah, et deux rouges de la Cave de Tain (26600 Tain L’Hermitage) du millésime 2010 habillés d’une élégante robe d’un rubis dit profond. Mais sont-ils différents ?

Le Crozes-Hermitage a la bouche gourmande, il est du genre direct, ses arômes de mûre avec une note poivrée trouveront leurs marques avec la souplesse et l’harmonie pour mettre en scène un vin qui sera formidable avec des charcuteries ou un Saint-Félicien, voisin lui aussi (7,90 €).

Quant au Saint-Joseph, on le pense d’emblée plus complexe, mais ses fruits rouges et son genre minéral-mais-pas-trop rassurent très vite, on devine la suite, de la longueur, une impression de douceur fondant sur la langue, voilà un rouge qui va prendre toute la place et que l’on conseillera avec une belle côte de boeuf (10,60 €).

 

A suivre…

 

 

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