Mini Countryman Diesel : le SUV compact pour gros rouleurs (sans renier son côté british)
Mini, c’est normalement la petite citadine chic qui se gare partout et qui sent le Soho à plein nez. Mais depuis quelques années, la marque joue aussi la carte des grands voyageurs avec le Countryman, son SUV compact taillé pour les familles, les escapades et… les gros kilomètres.
Et dans ce jeu-là, la version diesel fait encore de la résistance. Dans un monde où l’on parle surtout d’électrique et d’hybride rechargeable, on pourrait croire que le mazout est bon pour le musée. Spoiler : pas tout à fait. Surtout si vous roulez beaucoup, sur autoroute, et que vous cherchez un compromis entre plaisir de conduite, image premium et budget carburant contenu.
Alors, ce Mini Countryman Diesel, c’est un bon plan pour gros rouleurs ou un faux ami pour nostalgiques du gasoil ? On fait le tour de la question, avec le regard d’un passionné de mécanique… mais aussi d’un adepte de la mobilité raisonnable.
Un vrai SUV compact, mais avec l’ADN Mini
Le Countryman, c’est un peu le « grand frère » de la Mini classique. Plus haut, plus long, plus familial. Et comme tout SUV qui se respecte, il mise sur :
- une position de conduite surélevée,
- un accès à bord facile,
- un espace arrière décent pour les passagers,
- un coffre utilisable au quotidien.
Sur ce point, le Countryman a clairement évolué au fil des générations. Les derniers modèles offrent :
- un coffre autour des 450 litres, de quoi avaler poussette, valises ou matériel de sport ;
- une banquette arrière accueillante, y compris pour les grands gabarits ;
- des rangements enfin dignes d’un véhicule familial.
Mais ce qui le distingue, c’est que Mini a réussi à ne pas diluer complètement son ADN. Le Countryman reste :
- compact en ville : plus maniable et moins encombrant qu’un SUV familial classique ;
- plutôt joueur : direction directe, châssis affûté, comportement dynamique ;
- personnalisable à l’extrême : couleurs, bandes, packs esthétiques, etc.
Vous voulez un SUV sans avoir l’impression de conduire un monospace grimé en baroudeur ? Le Countryman coche pas mal de cases.
Pourquoi choisir un Countryman Diesel quand tout le monde parle d’électrique ?
La question est légitime. Entre les ZFE (zones à faibles émissions), les primes pour l’électrique et la mauvaise image du diesel, on pourrait croire que ce moteur n’a plus aucun intérêt. Pourtant, pour un gros rouleur, le diesel reste parfois le choix le plus rationnel.
Consommation : le terrain de jeu du diesel
Sur autoroute ou en grands trajets mixtes, un Countryman Diesel peut tourner, selon les motorisations, autour de :
- 5 à 6 l/100 km en conduite raisonnable,
- 6,5 l/100 km si vous avez le pied un peu plus lourd.
À comparer à :
- 7 à 8 l/100 km pour l’essence dans les mêmes conditions ;
- et bien plus si vous faites beaucoup d’autoroute avec un hybride rechargeable peu rechargé (cas très fréquent).
Sur 30 000 km à l’année, la différence à la pompe devient très concrète. C’est là que le diesel garde un net avantage économique pour les gros rouleurs, à condition de bien choisir son usage.
Autonomie : un vrai atout quand on enchaîne les kilomètres
Avec un plein, un Countryman Diesel peut facilement dépasser les 800 km d’autonomie en conduite souple. Pour ceux qui font régulièrement :
- de longues distances professionnelles,
- des départs en vacances au long cours,
- des allers-retours autoroutiers fréquents,
c’est un confort non négligeable. Moins de passages à la station, moins de temps perdu, moins de stress de la borne de recharge introuvable un 15 août.
CO₂ vs polluants locaux : le dilemme classique
Côté environnement, il faut distinguer deux choses :
- Les émissions de CO₂ : le diesel émet souvent un peu moins de CO₂ par km qu’un essence équivalent, grâce à son meilleur rendement.
- Les polluants locaux (NOx, particules) : là où le diesel a longtemps été catastrophique, mais les dernières générations de moteurs, avec FAP et traitement SCR (AdBlue), ont sérieusement limité la casse.
Est-ce parfait ? Non. Est-ce mieux qu’un vieux TDI qui fume bleu ? Nettement. Pour quelqu’un qui fait essentiellement de l’autoroute, où la pollution locale a moins d’impact qu’en centre-ville, le compromis peut se justifier, surtout si le véhicule remplace un ancien diesel bien plus polluant.
Les moteurs diesel du Countryman : que valent-ils vraiment ?
Selon l’année et la génération, on retrouve plusieurs motorisations diesel sur le Mini Countryman :
- One D : entrée de gamme, puissance modérée, mais très sobre ;
- Cooper D : le cœur de gamme, bon compromis entre agrément et consommation ;
- Cooper SD : version plus puissante, pensée pour ceux qui veulent des relances musclées.
Le Cooper D : le choix le plus logique pour gros rouleurs
Pour un usage mixte avec beaucoup de kilomètres, le Cooper D fait souvent figure de sweet spot :
- puissance suffisante pour doubler en sécurité, même chargé ;
- consommation contenue, même à bon rythme ;
- agrément correct, surtout avec la boîte automatique bien gérée.
Ce n’est pas un foudre de guerre, mais c’est largement suffisant pour de longs trajets confortables. Le Countryman reste un SUV compact, pas une sportive.
Transmission intégrale ALL4 : utile ou gadget ?
Sur certaines versions diesel, vous pouvez trouver la transmission intégrale ALL4. Intéressant pour :
- ceux qui vivent en zone montagneuse ;
- ceux qui roulent souvent sur routes enneigées ou mouillées ;
- les amateurs de chemins roulants (pas de franchissement hardcore, on reste sur un SUV).
L’ALL4 apporte un vrai plus en motricité, mais :
- ajoute du poids,
- augmente la consommation,
- complexifie la mécanique.
Si vous faites essentiellement de l’autoroute et un peu de ville, un Countryman Diesel en deux roues motrices est souvent plus cohérent : plus léger, plus sobre, moins cher à l’usage.
À quoi s’attendre en entretien et fiabilité ?
Un Countryman Diesel n’est pas une citadine simple et rustique. C’est un SUV compact premium, avec toute la technologie que cela implique. Ça a des avantages… et quelques inconvénients potentiels.
Les points forts
- Blocs modernes : les diesel Mini/BMW récents sont globalement fiables si l’entretien est suivi.
- Châssis sérieux : train roulant précis et robuste pour un usage normal.
- Intérieur bien fini : matériaux qui vieillissent correctement, à condition de ne pas négliger le nettoyage.
Les points de vigilance
- FAP (filtre à particules) : déteste les petits trajets répétés. Si vous achetez un diesel pour faire 5 km maison-boulot en ville, c’est une très mauvaise idée. Pour un gros rouleur, en revanche, le FAP se régénère naturellement sur autoroute.
- AdBlue : système efficace pour réduire les NOx, mais qui demande un remplissage régulier et peut occasionner des pannes de capteurs. Rien d’insurmontable, mais à avoir en tête.
- Boîte automatique : très agréable, mais ne doit pas être considérée comme « sans entretien ». Une vidange de boîte tous les 60 000 à 100 000 km est souvent une bonne idée, même si ce n’est pas toujours écrit noir sur blanc dans le carnet.
Pour limiter les mauvaises surprises, quelques règles simples :
- privilégier un historique d’entretien limpide,
- éviter les modèles qui n’ont fait que de la ville,
- faire vérifier l’état du FAP et de la ligne d’échappement,
- ne pas mégoter sur les révisions, surtout si vous faites beaucoup de kilomètres.
Diesel, ZFE et Crit’Air : est-ce que vous pourrez encore rouler longtemps ?
À l’échelle d’un gros rouleur, la question n’est pas que mécanique ou économique. Elle est aussi réglementaire. Un Countryman Diesel, c’est bien, mais encore faut-il pouvoir l’utiliser là où vous en avez besoin.
Le cas des vignettes Crit’Air
Les diesel les plus récents (Euro 6) peuvent bénéficier d’une vignette Crit’Air plus acceptable que les anciens mazouts. Mais :
- de nombreuses grandes villes durcissent progressivement l’accès des diesel, même récents ;
- les ZFE se multiplient et leurs règles ne vont pas s’assouplir avec le temps.
Si vous vivez en plein centre d’une grande métropole, que vous stationnez en voirie et que vous entrez tous les jours en zone ZFE, miser sur un diesel neuf ou récent n’est peut-être pas le meilleur plan à long terme.
Pour qui le Countryman Diesel reste pertinent ?
Le profil type selon lequel ce SUV mazout garde tout son sens :
- gros rouleur (20 000 km/an et plus),
- trajets majoritairement routiers ou autoroutiers,
- domicile en périphérie, zone périurbaine ou rurale,
- peu ou pas d’obligation de rouler en plein centre-ville des futures ZFE les plus strictes.
Dans ce cas de figure, le diesel reste parfois plus pertinent qu’un hybride rechargeable mal utilisé ou qu’un électrique qui passerait sa vie à charger sur des bornes publiques aléatoires.
Et face à l’hybride et l’électrique, il se situe où ?
Si vous hésitez entre un Countryman Diesel, un Countryman hybride rechargeable ou un autre SUV compact électrique, il faut raisonner usage réel plutôt que fiche technique.
Face à l’hybride rechargeable
L’hybride rechargeable brille sur le papier :
- consommation officielle très basse,
- quelques dizaines de kilomètres en électrique,
- image « propre ».
Mais dans la réalité :
- si vous ne rechargez pas régulièrement, vous traînez les batteries pour rien ;
- sur autoroute à 130 km/h, la conso peut rapidement exploser ;
- la complexité mécanique est encore plus élevée.
Pour un gros rouleur autoroutier qui recharge peu, un bon diesel moderne reste souvent plus cohérent et plus économique.
Face à un SUV électrique
L’électrique a des arguments massue :
- zéro émission à l’échappement,
- silence de fonctionnement,
- coût d’énergie souvent plus bas (quand on recharge à domicile).
Mais pour un très gros rouleur sans possibilité de recharge à domicile ou au travail, la vie peut rapidement se transformer en chasse permanente à la borne rapide. Autonomie, temps de charge, disponibilité des bornes : autant de variables à intégrer.
Dans ce contexte, un Countryman Diesel peut encore jouer les intérimaires raisonnables, en attendant une recharge plus simple, un réseau de bornes plus dense, et des autonomies électriques encore plus confortables.
Ce qu’il faut retenir avant d’acheter (neuf ou d’occasion)
Si le Mini Countryman Diesel vous fait de l’œil, voici les grandes lignes à garder en tête pour faire un choix lucide :
- Définissez clairement votre usage : gros kilométrage, oui ; petits trajets urbains répétés, non.
- Vérifiez la motorisation : un Cooper D bien entretenu est souvent le meilleur compromis.
- Gardez un œil sur les ZFE : renseignez-vous sur les réglementations de votre ville et de celles où vous circulez souvent.
- Ne négligez pas l’historique : en occasion, un suivi limpide est indispensable, surtout pour un diesel moderne.
- Pensez coût global : carburant, entretien, assurance, décote liée à l’image du diesel.
Le Mini Countryman Diesel n’est plus la star des catalogues, mais dans le monde réel, pour certains profils bien précis, il reste un compagnon de route cohérent : suffisamment compact pour le quotidien, assez spacieux pour une vie de famille, agréable à conduire, et capable d’avaler des milliers de kilomètres sans broncher, tout en gardant un style british assumé.
À condition de l’acheter pour les bonnes raisons, et surtout, de l’utiliser là où il est vraiment dans son élément : sur la route, loin des embouteillages du centre-ville, avec le compteur qui défile et une consommation qui reste raisonnable, même après plusieurs centaines de kilomètres.
