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Tour de France des rosés et blancs de printemps

17/04/2014
C’est le moment de sortir le rosé et de faire le tour du propriétaire. C’est le moment de déguster ce que les belles maisons ont préparé depuis l’automne, c’est donc le moment d’un nouveau tour de France des rosés. Puis, pour conclure, nous verrons également quelques blancs de printemps…

Une première sélection de rosés

Bordeaux rosé du Château Fourcas Dupré 2013 (33480 Listrac Médoc), 70 % Cabernet sauvignon plus Merlot, c’est le rosé qui hésite entre saumon et corail pour sortir ce soir, entre fraise et cerise pour le fruit, on aime aussi ce petit goût d’anis qui agrémente la vivacité et la légèreté du vin. Les charcuteries, le saumon et la tarte à la tomate pourraient être du voyage avec ce Listrac rosé (7,50 €).

Le vignoble le plus méridional accueille l’AOC Côtes du Roussillon. C’est ici qu’œuvre pour le bien public la belle maison du Mas Amiel (66460 Maury), bien connue dans ces colonnes. « Le Plaisir 2013 » à 50 % Grenache (avec Carignan, Syrah et Mourvèdre) est la promesse de belles ripailles en terrasse avec quelques « langoustines rôties et chutney de kumquats » comme conseillé, voire quelques rougets grillés sur le pouce (attention ça brûle !). La robe est d’un rose du meilleur effet, les arômes sont persistants, on pense que le fruit est encore sur l’arbre prêt à être croqué, ce rosé fait dans la longueur, dans le corsé (9,50 €).

On se déplace plus à l’est sur la côte pour arriver à Bandol au Moulin de la Roque (83330 Le Castellet) où « la Grande réserve 2013 » à la robe aux reflets ambrés issue d’un assemblage Mourvèdre (70 %) et Grenache, va nous séduire par sa puissance et sa persévérance : aromatique (une pincée de thym), fruité, sec, épicé et riche en fin de bouche, ce Bandol qui est très ami avec le soleil, saura vous conquérir sans tirer un coup de feu, et ce de bouillabaisse en crustacés (12,50 €).

Pas très loin, à la Londe Les Maures (83250), « Première de Figuière 2013 », un Côtes de Provence du domaine Saint André de Figuière, avance dans ses habits rose pâle comme une star discrète. Mourvèdre, Cinsault et Grenache donnent le ton, ce sera expressif, aromatique d’agrumes en épices, c’est le rosé que l’on dit onctueux, subtil, né pour la gastronomie certes, mais qui accompagnera en toute simplicité un poisson grillé agrémenté de quelques herbes locales achetées sur un marché de Provence où les filles sont jolies nous dit la chanson de Bécaud. (13,00 €).

 

TriaTerra 2013 de la Cave de Vacqueyras (Vignerons de Rasteau et de Tain l’Hermitage) a été élevé là où le soleil est généreux, entre Carpentras et le Mont Ventoux. Vous pouvez chercher, y’a pas mieux ! C’est d’ailleurs un vin classé Côtes du Ventoux, légèrement majoritairement Grenache, fruité, équilibré, plutôt long comme une montée du col à vélo, suave et donc, on l’a dit, ensoleillé à souhait, le rosé du filet mignon ou d’une simple omelette préparée sur le pouce (entre 3,50 et 4,00 €).

Sur l’autre rive du fleuve Rhône, un 50/50 Grenache/Syrah nous promet rondeur et harmonie à volonté, c’est un rosé rose et rouge fraise, sans complexe, celui d’une cuisine sudiste, c’est un Château Roustan 2013 en Costières de Nîmes (4,25 €).

Lucidus 2013 de la Maison Chapoutier (26600 tain l’Hermitage) est un vin IGP Collines Rhodaniennes à 100 % Syrah qui va donc se lâcher sur le fruit rouge et le genre gourmand dans le verre, un modèle de fraîcheur et de saveur qui nous rappelle que l’efficience des vins rosés est désormais possible au nord de Montélimar. On apprécie le numéro d’équilibriste, d’autant que la direction a enlevé le filet de protection. Demandez à la côte d’agneau préparée à la provençale, elle s’en souvient encore… (13,00 €).

Ce premier tour de France nous allons l’achever le long de la Loire avec deux rosés : « Cabernet d’Anjou 2013 » de la Maison Ackerman (49400 Saumur), un 100 % Cabernet franc, rose pâle voire saumoné, surprenant par son côté vif et frais, un tantinet poivré, avec du fruit rouge de nez en bouche, voire davantage si besoin… Idéal avec un poisson et autres mets exotiques (4,50 €).

 

« Lieu-dit Cocagne 2013 » est lui un 100 % Pineau d’Aunis, c’est donc un Coteaux du Vendômois présenté ici par la Cave Coopérative du Vendômois (41100 Villiers-sur-loir). On le dit océanique, et cette influence maritime le destinera aux poissons : tu seras marin mon fils aurait-on pu lui dire ! C’est un vin rosé qui nous parle de fruits à chair blanche, qui nous parle d’épices et de fraîcheur, un rosé à conseiller à ceux qui ont envie de découvertes (6,00 €).

 

Rosés de Mousquetaires

Ils ont l’accent qui roule, souvent des bérets et très peu d’épées, mais ce sont quand même nos Mousquetaires du vignoble du Sud-Ouest, ce sont les rosés de Gascogne. On les dit « fiers de leur différence », peut-être simplement parce qu’ils sont natifs du Gers…

Comme ce rosé de pressée 2013 du Domaine du Tariquet (32800 Eauze), issu d’un quatuor Merlot, Cabernet franc, Syrah et Tannat, un peu habillé couleur grenade (ou grenadine), et sans complexe en bouche : c’est large, envahissant comme on aime, on le dira « gourmand », une belle expression s’affirme en fin de bouche quand les épices ouvrent la boutique au moment de l’apéritif (5,00 €).

Tannat, Syrah, Merlot, c’est écrit en gros sur l’étiquette comme sur une enseigne, ce sera donc le nom que nous retiendrons pour ce Côtes de Gascogne rosé du Vignoble Brumont (32400 Maumusson Laguian) : « Je veux offrir la meilleure interprétation de la Gascogne, un vin accompagnateur de tous les instants et de tous les événements d’une vie » nous dit Alain Brumont. Suivez le guide et laissez-vous séduire par ce nectar de tous les instants qui mettra du bonheur autour de vous si vous décidez de le partager pour le seul plaisir de la gourmandise. C’est le rosé des salades ou d’une assiette de charcuteries entre amis (6,00 €).

Un autre ? Allez, le Domaine de Caude (32250 Montréal du Gers) doit avoir des cousins sur la côte Atlantique : Cabernet sauvignon, Cabernet franc et Merlot, du fruit rouge, une belle longueur et une véritable envie de bien faire avec des crustacés ou des poissons grillés, que dire de plus ? Son prix, 5,00 €.

 

Vins rosés et Ville Rose…

Nous voici revenus sur le vignoble de Fronton au nord de Toulouse. Allez savoir, peut-être que l’ami Nougaro était saoul, sous le balcon de Marie-Christine, après avoir abusé du Fronton rosé ? En tout cas, voici un trio au pays de la Négrette, cépage que l’on ne trouve nulle part ailleurs, Négrette à 50 ou 60 % présente dans les assemblages, complétés par les Syrah, Cabernet et Gamay.

Rosé 2013 du Château Baudare (82370 Labastide Saint Pierre), la robe est pâle, les arômes de fruits à chair blanche sont fins et très présents, le tout est léger, frais, équilibré. Là encore, place aux charcuteries et autres desserts aux fruits rouges (4,50 €). Le Fronton rosé Comte de Négret de la Cave de Fronton (31620 Fronton), sera très fruits rouges et fruits exotiques, ce qui lui confère une certaine complexité que l’on n’oubliera pas de rappeler au moment de l’élaboration du menu du jour. On aime beaucoup sa longueur persistante qui nous fait des souvenirs (entre 3,50 et 4,00 €).

 

Guy Salmona du Château Lauron (31260 Fronton) propose un rouge qu’il a appelé « Délit d’initiés ». On pourrait reprendre l’accusation pour son rosé que l’on réservera aux gens qu’on aime bien. Mais il en faut pour tout le monde, alors on va vous le conseiller, pour le fruit, expressif, aromatique, généreux, pour la rondeur qui va plus loin que le simple embonpoint, pour le côté voyageur qui vous mènera jusqu’à l’exotisme, bref, pour le meilleur d’un déjeuner en terrasse (5,80 €).

 

Deux rosés de Bandol

Le village provençal du 18ème siècle est l’une des perles de la Méditerranée. Ici, l’art de vivre n’est pas une chimère, de pins en calanques le soleil et la brise iodée assurent le service après vente d’une région où le vin a pris beaucoup d’importance au fil des ans. L’appellation concerne sept communes, les vignes ont souvent pris place sur des terrasses admirablement exposées. Terrasses ou collines qui descendent vers la mer comme sur les 55 hectares du domaine de l’Olivette (83320 Le Castellet), l’une des plus belles maisons de cette appellation Bandol qui nous invite à prendre un peu d’avance sur les prochaines vacances avec ses deux rosés issus de Mourvèdre, Cinsault et Grenache : « Cuvée Tradition 2012 » et « Cuvée de l’Hippocampe 2013 », deux bouquets de senteurs provençales habillés d’une robe rose claire aux reflets ambrés. Fruits rouges ou fruits des bois, ces rosés s’affirment aromatiques, un tantinet épicés, ce qui vous mettra en tête de tenter une cuisine venue de loin, les deux ont une belle matière et de la finesse. Quant à la longueur, elle ne vous laissera jamais tomber. Deux grands rosés pour de belles tables. La Cuvée Tradition est à 14,20 €, la Cuvée de l’Hippocampe à 13,20 €.

 

 

 

Rosés Côtes de Thongue

Rien avoir avec les chaussures de plage. L’IGP Côtes de Thongue est en pays d’Oc, dans le département de l’Hérault, et c’est la rivière la Thongue qui sert de référence géographique à l’appellation.

 

Jacques et Françoise Boyer du domaine de La Croix Belle (34480 Puissalicon) produisent des vins dans la région de Pézenas, ville d’art et d’histoire intimement liée à Molière et à Bobby Lapointe, l’enfant du pays. Outre des rouges et des blancs, La Croix Belle propose également des rosés croquants et harmonieux, à l’instar de « Caringole 2013 », 50/50 Syrah et Grenache, un concentré de fruits rouges et de bonbon acidulé que l’on pourra marier avec un gaspacho pour le côté « double fraîcheur », ou avec un caviar d’aubergines pour rester dans l’environnement (6,80 €)… et à l’instar de ce « Champ des Grillons 2013 », Grenache, Syrah et Cabernet sauvignon. Plus floral que le précédent, frais au bout de la longueur sans vraiment donner l’impression de vouloir s’en aller, ce rosé mérite peut-être une cuisine élaborée, même si quelques rougets de passage pourront trouver leur bonheur ici (8,20 €).

 

Encore quelques rosés…

« Oh happy Day » chantait-on dans les années 70, « Happy Day » c’est la nouvelle cuvée de la Cave Anne de Joyeuse (11300 Limoux), un rosé qui a tiré son nom du festival de jazz « Cuivrée Spéciale » qui se déroule chaque mois de mai à Limoux. Des jours heureux à passer à déguster cet assemblage Syrah, Malbec, Cabernet et Pinot noir de la Vallée de l’Aude, un vin qui ne cache pas ses tendances agrumes, à la robe rose pâle et plein de fraîcheur, l’idéal pour accompagner des grillades estivales (7,00 €).

« Bling Bling » est le troisième rosé de la famille Dauré au Château de Jau (66600 Cases de Pene) né de plusieurs terroirs du sud de la France issus de Grenache, Syrah, Carignan et Mourvèdre. IGP D’Oc, « Bling Bling » est un concentré de fruits et de fraîcheur, le rosé né pour le pique-nique, car doté d’une capsule à vis (5,95 €).

Au Château Grand Moulin (11200 Lézignan-Corbières), les vignes ont pris leurs quartiers sur les terrasses de l’Orbieu, là où soleil et vent se partagent la journée en entente cordiale. Ici, pour le « Moulin Rosé 2013 », ce sera Cinsault (50 %), Syrah et Grenache, la robe sera d’un rose dit pastel, les arômes seront efficients de nez en bouche depuis les fruits rouges au côté floral, voici de quoi faire un rosé sec, vif et élégant, un compagnon recherché par le thon (5,20 €).

Corbières encore avec le rosé 2013 du Château Ollieux Romanis (11200 Montséret), très majoritairement Grenache gris, lui aussi parfaitement équilibré, généreux, notamment avec ses arômes de fruits rouges et d’agrumes, on le présentera à des rougets ou à quelques charcuteries, et ce sera le vrai bonheur (7,95 €).

 

« La Vache rose » est le rosé de la Maison Bouey en Bordelais (33440 Ambares), un vin bien structuré, rond, fruité, avec de la vivacité bien élevée, on ne l’oubliera pas pour le prochain pique-nique (3,50 €)… existe aussi en BIB de 3 litres (13,50 €).

 

Champagne… et rosé !

En 1984, Jean-Michel Gremillet étiquetait ses mille premières bouteilles de Champagne. Aujourd’hui, la jeune maison produit environ 500.000 bouteilles par an en collaboration avec 60 

vignerons qui confient leur récolte à la maison de Champagne Gremillet (10110 Balnot s/Laignes), maison présente dans une cinquantaine d’ambassades et de consulats. Et parmi la gamme, voici Brut Rosé d’assemblage, un Pinot noir (70 %) et Chardonnay, mariant, sous la houlette d’une bulle fine et talentueuse, le fruit rouge et le fruit noir, et ce afin de mener à bien une expérience harmonieuse, savoureuse, qui nous permettra d’inscrire ce Champagne rond et fruité sur la totalité du menu (19,50 €).

Le Brut Rosé de la Maison Esterlin (51200 Epernay) est un Chardonnay à 85 % (plus Pinot Meunier et Pinot noir), on le dit Champagne complice des beaux jours, c’est donc le moment de le servir, c’est un charmeur qui saura parler aux desserts élaborés avec quelques fruits de saison. Mais ses arômes de fruits confits subtilement pacsés à quelques épices lointaines, en feront également un excellent prétexte à sortir le service à tajine. Voilà un Champagne vif et plein de cette fraîcheur qui nous sied dès l’apéritif, « l’opération Chardonnay » a commencé dirait la radio de Londres ! En fait, sortez-le quand vous voulez, il ne sera jamais de trop, c’est donc bien le Champagne des prochains mois (29,00 €).

 

Attention, VIP en vue. Dans un coffret de très bon goût, le Champagne Drappier (10200 Urville) cuvée « Grande Sendrée 2006 » fait son apparition accompagné de trois pots en porcelaine de Limoges contenant chacun un sachet d’épices et trois recettes de chefs. Pinot noir et Chardonnay, « Grande Sendrée » est un concentré de richesses aromatiques allant de la mandarine à la réglisse, c’est dire les possibilités… Au milieu, les fruits blancs feront de la belle ouvrage. On nous le conseille avec une poularde, on dira un poulet aux morilles ? (120 € le coffret).

 

D’autres bulles

Cinsault, Grenache, Aubun, c’est l’assemblage de ce rosé extra-brut « Atmosphère 2011 » que l’on doit à la maison Saint André de Figuière (83250 La Londe les Maures), un rosé de Provence effervescent à la robe qui vire au doré (on dira « rose tendre »), fruits rouges pour les arômes, avec des pointes d’agrumes pour les ornements distribués façon trilles à répétition, c’est frais et rond, cet effervescent mettra votre gourmandise à rude épreuve au moment de l’apéritif.

 

La Cave de Monmousseau (41400 Montrichard) fait dans la bulle de Touraine avec un rosé à 70 % Cabernet franc, élaboré selon la méthode traditionnelle. Ce rosé est un voyageur car le fruit rouge a rencontré des épices on ne sait où, la structure est dressée avec talent, il est généreux en fin de bouche. Ce côté voyageur évoqué plus avant nous permettra d’oser des mariages avec quelques cuisines exotiques (7,55 €). A noter que la cave propose également un effervescent blanc à 70 % de Chenin.

 

Blancs de printemps : un quatuor

Pas facile de réunir les quatre solistes de ce quatuor inédit, les uns vivent plein sud en Corbières et Minervois, les autres en Rhône-Alpes. Profitons donc de ces colonnes pour les mettre en scène à l’occasion d’un concert en blanc avec à la clé, Viognier, Marsanne, Grenache blanc ou Maccabeu. 

Gérard Bertrand (www.gerard-bertrand.com) nous invite à passer un peu de temps au cœur des Corbières avec son « Domaine de Villemajou 2012 » composé lui aussi d’un quatuor, Roussanne, Marsanne, Maccabeu et Bourboulenc. L’assemblage nous fera un blanc or pâle, plutôt floral, un blanc sec et dynamique relativement fruité. Exemplaire au milieu des coquillages et fruits de mer (11,50 €).

Nous étions en dessous de Narbonne, nous voici juste au-dessus en Minervois, région qui doit son nom à l’ancienne capitale Minerve dont l’histoire médiévale est intimement liée à celle des Albigeois. « L’Inattendu 2011 » du Clos du Gravillas (www.closdugravillas.com) est un assemblage Grenache blanc et Maccabeu assez « inattendu ». Disons-le, c’est le blanc qui nous manquait, sec, fruité et floral certes, mais digne des meilleurs mets jusqu’au fromage de chèvre. Une belle affaire à 17 €.

AOC Côtes du Rhône chez la « Comtesse Madeleine 2012 » du Château Montfaucon (www.chateaumontfaucon.com) où cette fois-ci nous allons sortir le catalogue des assemblages pour vous faire découvrir un blanc né pour les poissons grillés et coquillages, mais qui se fera remarquer dès l’apéritif : Marsanne, Viognier, Grenache blanc, Clairette et Bourboulenc à l’appel pour ce blanc dit « sec et fruité » vendu 12,50 € seulement.

 

Enfin, ultime soliste de ce quatuor, un Vin de Pays d’Urfé, production de la Loire et diversification de la gamme Côtes Roannaise et du Forez, que l’on doit ici à la Cave Mondon Demeure, un 100 % Viognier, fruité, frais, aux arômes d’agrumes, un blanc bien sur son fil qui a trouvé un équilibre entre gras et vif. Un Viognier pour l’apéritif à servir frais et non glacé, venu du « merveilleux pays d’Urfé » à 9,50 €.

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