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Dossiers politiques

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« Chacun le sait depuis Michelet, la France est une personne, mais c’est alors aujourd’hui une personne bien malheureuse. A tous ceux qui l’observent, du dedans comme du dehors, elle apparaît habitée par le doute, rongée par l’inquiétude, submergée par la déception, exaspérée par le pouvoir politique, amère vis-à-vis de la gauche, anorexique vis-à-vis de la droite, déçue par son destin, incertaine d’elle-même et de son avenir, par-dessus tout déstabilisée à force d’anxiété. » C’est ainsi qu’Alain Duhamel débutait son essai intitulé « Les peurs françaises » en 1993.
Notre pays est à bout de souffle, au bout d’un système qui, faute d’avoir été considérablement remanié, et qui a fait notre prospérité et notre exemplarité, est en train de nous envoyer par le fond. Chacun cherche une chaloupe, mais c’est comme sur toutes les embarcations, il n’y en aura pas pour tout le monde.
« La Commission n’a pas à nous expliquer ce que nous avons à faire », la volée de bois vert de François Hollande envers les recommandations de Bruxelles sur le dossier des retraites était davantage un marquage politique qu’une véritable appréciation anti-européenne. Un vent de fronde souffle chez les Gaulois, et notre Président se verrait bien en Astérix pourfendant l’envahisseur. Problème, personne ne pourra lui administrer la fameuse potion magique qui permet au plus fluet de la tribu de devenir Biscoto 1er !
L’état délabré de notre République risque d’entraîner, à court terme, une montée vertigineuse des populismes. Non pas comme celle que l’on a pu connaître avec un Le Pen à 18% ou un Mélenchon à 10%, mais avec des scores tutoyant, voire dépassant, ceux des deux grandes formations traditionnelles de gauche et de droite, PS et UMP. On le voit aujourd’hui avec les sondages calamiteux pour le pouvoir, dont son représentant principal serait écarté du second tour d’une présidentielle, mais la droite classique n’est pas non plus à l’abri d’un séisme politique inconnu chez nous depuis de nombreuses décennies, du moins depuis la naissance de la 5ème République en 1958.
Avec l’assurance de Béatrice menant Dante à travers les sept portes de l’enfer, le parti socialiste vient de dénoncer le coupable de toutes les forfaitures économiques qui nous mettent dans l’embarras dès le quinze du mois, c’est le Prussien, l’arrogant et austère Allemand, le Teuton méprisant de suffisance au volant de sa grosse berline… allemande bien sûr, car il ne lui viendrait même pas à l’idée de nous acheter une Zoé à pile rechargeable à côté du frigo, voire une Logan fabriquée par nos collaborateurs roumains qui ont le mérite d’être compréhensibles avec nous puisqu’ils acceptent de faire le job pour cinq fois moins d’argent qu’à Flins.
Les vieux démons sont de retour rue de Solferino à en croire les déclarations sulfureuses du Premier secrétaire Harlem Désir après la manifestation du 21 avril des anti-mariage pour tous, évoquant rien de moins qu’un « acte fondateur entre la droite et l’extrême droite », tout en « dénonçant la manipulation politicienne de la droite et de l’extrême droite ».
Aurions-nous ressorti un vieux titre datant de mai 2007 ou sommes-nous dans la politique-fiction issue d’une série télé ? Même pas. A lire les sondages sortis en ce milieu de mois d’avril, soit un an après le premier tour de 2012, il apparaît que Nicolas Sarkozy l’emporterait sur François Hollande par 53% contre 47%, soit le score réalisé par ce même Sarkozy face à l’ex-compagne de ce même Hollande en 2007. Etonnant quand même de voir un tel score moins d’un an après l’élection du candidat socialiste le 6 mai 2012.
Mais il y a pire, les sondages de la fin avril placent François Hollande en 3ème position, le privant ainsi du second tour.
« Il faut regarder l’argent de haut, mais ne jamais le perdre de vue » disait André Prévot. C’est ma foi un résumé fort pertinent du rapport des Français à l’argent. Les gens riches sont mal vus, méprisés, parfois dénoncés à la vindicte populaire, on irait jusqu’à leur trancher la tête, mais on voudrait tous être à leur place.

Pan sur le Pif

08/04/2013
Le Parti des Indignés de France, le PIF, est en train de prendre forme nous dit-on, et il irait, globalement, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, comme si quelque part, une fois encore, les extrêmes finissaient par se rencontrer au bar-PMU du coin.
« Je vais vous dire qui est mon adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance », c’est ainsi que François Hollande s’exprimait en pleine campagne pour la présidentielle en janvier 2012. Et après tout, pour quelqu’un qui avouait, dès 2007, ne pas aimer les riches, à savoir ceux qui gagnent plus de 4.000 € par mois, il y avait bien une certaine logique à déclarer ce « monde de la finance » comme adversaire privilégié.
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